Citation d’actualité

« - On nous a souvent dit que la peste de 1348 avait fait énormément de dégâts en décimant entre un tiers et la moitié de la population en Europe, en Asie et sans doute en Afrique. Ce qu’on sait moins, c’est que cette épouvantable tragédie a eu des conséquences heureuses notamment en Europe :

Faute de main d’oeuvre, les salaires ont été considérablement augmentés au point d’entraîner la disparition du système du servage
Faute de locataires, le prix des loyers a considérablement baissé, il a par exemple été divisé par 4 à Paris
La qualité de vie et le niveau de vie se sont améliorés un peu partout, notamment dans le domaine de l’alimentation et concernant l’accès aux produits de luxe
Beaucoup de villages on été abandonnés, une bonne partie des terres retournèrent en friches et furent de nouveau envahies par la jungle, ce qui a brutalement stoppé le processus de déforestation qui commençait déjà à poser de gros problèmes à l’époque notamment en France et en Angleterre
L’Europe ne va retrouver son niveau démographique que vers 1650, à l’époque où l’Angleterre commence à exploiter le charbon à cause d’une pénurie de bois de chauffage lié à nouveau au phénomène de déforestation qui reprenait là-bas l’ampleur qu’il avait vers 1348. Sachant l’impact qu’a eu le charbon sur le déclenchement de la Révolution Industrielle et plus tard sur le réchauffement climatique, on peut se demander avec le recul si la peste de 1348 n’a pas retardé le début de la fin du monde d’à peu près 300 ans. Je dis ça, je dis rien… »

Nelson Leglas. Des raisons d’espérer. Contributions à la psychanalyse urbaine du Monde Entier. p.109.

Date de mise en ligne : 6 mai 2020