Opération Effets de Manche et Blocage normand

Commanditaire : Département de la Manche
Date de l’intervention : 2022

L’opération Effets de Manche et Blocage normand s’inscrit dans le projet Quand la mer monte... avec toutes sortes de débats, de conférences, d’ateliers dans les collèges, et d’interventions sur les marchés organisés, à l’initiative du département de la Manche, à Carentan-les-Marais, Barneville-Carteret, Agon-Coutainville, du 10 au 15 octobre 2022.

L’opération Effets de Manche et Blocage normand
Quand la mer monte...
Du mardi 11 octobre au samedi 15 octobre 2022

INTERVENTIONS, CONFÉRENCES & DÉBATS
Carentan-les-Marais, Barneville-Cartere, Agon-Coutainville
Département de la Manche

L’ANPU et l’Agence Plouf* se sont vues confier la délicate mission de psychanalyser le monde entier. Vécue un peu partout comme une névrose obsessionnelle face à laquelle l’Humanité apparaît aujourd’hui complètement débordée, ne pourrait-on pas plutôt considérer la Montée des eaux comme une belle opportunité pour à la fois réinventer nos modes de vie et changer enfin de comportement ?
Mandatée sur place afin d’effectuer une première analyse du territoire et proposer des pistes de traitements, l’Agence Plouf essaiera de répondre à cette question brûlante d’actualité au travers d’une conférence qui ne manquera pas de sel et dont vous sortirez probablement rincés après un léger moment de flottement.
La conférence sera suivie d’un débat avec des experts pour voir comment on s’organise.

* Fondée en 2019, l’Agence Plouf est une branche de l’ANPU spécialisée dans l’habitat flottant.

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INTERVENTIONS DE L’AGENCE DE CAMPAGNE

 11 octobre, de 9h à 12h : marché de Carentan-les-Marais
 13 octobre, de 9h à 12h : marché de Barneville-Carteret
 15 octobre, de 9h à 12h : marché d’Agon-Coutainville

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CONFÉRENCES QUAND LA MER MONTE
(suivies d’un débat avec Dominique Hutin)

 11 octobre, 20h
Théâtre de Carentan
Rue de la Halle, 50500 Carentan les Marais

 13 octobre, 20h
Salle du Pôle nautique de Barneville-Carteret
2 promenade Barbey d’Aurévilly, 50270 Barneville-Carteret

 15 octobre, 20h
Espace culturel d’Agon-Coutainville
2 avenue du Président Roosevelt, 50230 Agon-Coutainville

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ENTRETIEN - LAURENT PETIT & SOLÈNE MARZIN

Solène Marzin (la voix de l’ANPU) : Avec le recul, comment s’est passée votre intervention dans le département de la Manche où, on le rappelle, l’ANPU avait été mandatée pour mettre en perspective les névroses locales avec le phénomène de la Montée des eaux ?

Laurent Petit (psychanalyste urbain) : Plutôt bien. Même si pendant l’enquête on s’est vite retrouvés complètement débordés, comme noyés sous un vrai déluge d’informations, on a su redresser la barre pour réussir à analyser la situation et se sortir la tête de l’eau pour proposer des solutions innovantes à un département en train, c’est vrai, de prendre l’eau de toutes parts.

Solène Marzin : Pour ce faire, vous avez eu la bonne iodée de faire appel à l’Agence Plouf, une filiale de l’ANPU qui s’est spécialisée dans le logement flottant.

Laurent Petit : Plutôt que de renforcer les digues en s’inscrivant dans une logique de bunkerisation qui ne fait que retarder l’échéance ou déplacer le problème, on a réussi à convaincre tout le département de se convertir au logement flottant, en invitant les gens à se loger sur des barges, dans des caissons sur pilotis à vérins hydrauliques, ou même, à construire des logements sociaux dans tous les porte-containers, les pétroliers ou les cargos, qui vont vite devenir obsolètes avec la disparition prochaine des énergies fossiles.

Solène Marzin : Des chantiers ont même déjà été lancés dans des collèges ?

Laurent Petit : Oui, c’est bien ça et les premiers résultats sont déjà très prometteurs même s’il ne s’agit pour l’instant que de maquettes. Hélène Dattler qui est psycho-architecte au sein de l’Agence Plouf, a réussi à convaincre des centaines d’enfants que la montée ne devait plus être considérée comme une malédiction mais comme une belle opportunité pour inventer un nouveau modèle de société... Cela étant, si le phénomène de la montée des eaux est finalement bien maîtrisé dans la région, il est le révélateur que la relation Terre-Mère est fort perturbée. Le cordon lunaire qui n’est autre que le fils caché de cette relation Terre-Mère qui s’est donc fortement dégradé à cause de toute cette logique de bunkersiation qui a accompagné le territoire pour des logiques militaires, agricoles et touristiques qui ont participé au développement de cette région et donc à sa prospérité.

Solène Marzin : Et pour terminer, quelles sont les préconisations de l’Agence Plouf ?

Laurent Petit : Ce qui nous a surtout frappé, c’est que la logique touristique est en train de se retourner contre le territoire. Pour vous donner l’exemple, de Boudinville (pour ne pas la citer), il y a dans cette ville, pour une population de 3000 habitants, 1400 résidences principales et 1600 résidences secondaires, soit 60% du parc immobilier !!! Au final, le foncier ne fait qu’augmenter, les jeunes ne peuvent plus s’y installer et je ne vous parle même pas des travailleurs saisonniers qui ne peuvent plus se loger.
Pire encore, 20% de la population est âgée de plus 80 ans et seulement 8% de cette population a moins de 20 ans. On assiste à une telle fossilisation du territoire qu’à Boudinville, l’adjoint de la jeunesse est aujourd’hui âgé de 85 ans !
Il faudrait faire quelque chose. Rien qu’en réquisitionnant toutes les résidences secondaires, on pourrait y accueillir des familles entières de réfugiés et on pourrait vite tripler, voire quadrupler la population de Boudinville ! Cette population régénérée pourrait ainsi participer à redynamiser toute une région dès lors plus à même de se lancer dans la reconversion du territoire vers l’agriculture durable et le logement flottant...

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Quand La mer monte - département de la Manche
Avec : Hélène Dattler, psycho-architecte ; Laurent Petit, psychanalyste urbain ; Fabienne Quéméneur, co-pilote méta-foreuse ; Andrew Huart, agent de liaison.

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Une coproduction : www.anpu.fr, Au bout du plongeoir, Site d’Exploration en Architecture(s) (Rennes), Energy Cities, le Polau (le Pôle Art-urbanisme), la Maison-Folie Wazemmes de Lille, le collectif Exyzt, le collectif Möglichkeit, la revue Il est déjà trop tard et la Fédération Française d’Hyperpoèsie.

Les études de cas

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