Même si sa présence peut s’avérer pénible, la femelle moustique constitue un bel exemple de courage et de ténacité qui a sans doute fortement influencé le caractère si particulier de la Narbonnaise et de ses habitant·es. Le mâle étant réduit à sa plus simple expression, celle d’un géniteur, la femelle moustique a eu tout le loisir de développer une forte personnalité, capable de s’attaquer à des animaux 100 millions de fois plus gros qu’elle afin d’assurer sa descendance. Mieux encore, elle parvient à garantir un bel avenir à sa progéniture en choisissant avec soin des endroits judicieux pour que ses enfants y grandissent dans des conditions de confort propices à leur plein épanouissement.
En hommage à une telle force de caractère, ne serait-il pas l’heure d’enterrer la hache de guerre ou la tapette à mouches ou je ne sais quel canon à D.D.T. bio ? Faut-il pour autant accepter de se faire piquer par les moustiques ? Et si oui, dans quelles conditions ? À la fois insecte pollinisateur et aliment de base pour beaucoup d’espèces en voie d’extinction, tout en étant capable d’améliorer notre circulation sanguine, la femelle moustique ne doit-elle pas retrouver sa place au cœur d’un environnement naturel de plus en plus menacé par un homme en train de se perdre dans sa quête éperdue du maximum de confort et de sécurité ? Ce sont donc à ces délicates questions que ce cabinet de curiosités s’efforce de répondre au travers de documents qui, eux non plus, ne manquent pas de piquant.
Cabinet de Curiosités du Moustique, 2017-2027
Œuvres originales : Nehele Taldert
Conception scénographique et réalisation : Hélène Dattler
Scénario original : Laurent Petit
Graphisme : Gaëlle Hillion
Exploration sonore : Bertrand Roure